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18/01/2025
Filmer l'absence... sacré défi qui est parfaitement relevé par Walter Salles. Je ne suis ni un amateur - et encore moins un spécialiste - du Brésil des années 1970 mais cela ne veut pas dire que je trouve le sujet inintéressant. À une époque ou la communication était moins facile qu'aujourd'hui et alors que ces évènements sont bien plus proches que les deux guerres mondiales, j'ai presque la sensation de mieux connaître ce qui s'est passé dans les années 1940-45 que dans les années 70 qui n'ont, pour moi, que des noms ou des surnoms (Franco en Espagne, les années de plomb en Italie, dictatures diverses en Amérique du Sud - Pinochet au Chili, ....). En vérité, est-ce que cela change aujourd'hui ? Pas vraiment : nous entendons parler plus facilement de ce qui se passe aux 4 coins du monde (en tout cas si cela nous intéresse) : les rafles de gamines scolarisées dans certains pays d'Afrique pour faire régner la terreur, les Rohingyas qui fuient leur pays (on parle de 600 000 personnes !) en Birmanie, les religions qui servent de prétexte pour interdire aux femmes tout un tas de choses... et on se sent tout petit (et heureux de vivre dans un pays où cela se passe différemment).

Toutes ces situations sont horribles mais il en faut parfois bien moins pour faire des dégâts considérables. Un régime autoritaire, un pays dans lequel on peut venir vos arrêter sans raison et... ne jamais revenir. Cela se passe au Brésil, face à la plage, dans une famille "reconnue" et qui ne manque pas d'argent. Il y a donc le père (ancien politique), la mère, les enfants et la bonne... qui vivent loin des favelas et de la violence générée par les divers trafics. Walter Salles nous intègre rapidement à cette famille et nous sommes, comme eux, décontenancés lorsque la "police" débarque. Que veulent-ils, où cela va-t-il mené ? Les scénaristes montrent comment l'absence d'information est une torture lente et ils nous font vivre cela aux côtés de la mère, femme à la fois simple et exceptionnelle dans sa gestion des évènements. Que dire aux enfants ? Jusqu'où se battre, se révolter ? Comment faire pour élever les enfants alors que soit même on est abattu par la situation ?

Le défi était relevé et il semble avoir été salué par les Brésiliens si j'en crois l'affiche (après vérification, il a terminé 5ème au box-office 2024 (derrière Inside Out 2 - qui a rapporté 8 fois plus de $ ! - , Deadpool & Wolverine, Moana 2 et Despicable Me) et il m'a parfaitement convaincu. Évidemment ce n'est pas le film à voir un dimanche soir si vous avez un coup de mou mais le personnage interprété par Fernanda Torres est remarquable et si la fin semble un peu trop facile, elle est confirmée par quelques images d'archives et donnera un peu d'espoir à tous ceux qui se battent contre des institutions ui peuvent si facilement broyer la vie des gens.
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